Combien de morts végétales, animales, humaines faudra-t-il, quel seuil de souffrance et de détresse le vivant doit-il atteindre pour éveiller un sentiment d'empathie chez l'humain "développé", prédateur et dominant pour qu'il cesse de nier sa responsabilité et prenne conscience de la responsabilité de ses actes ?

Les données chiffrées que je connais, combinés à ce que je constate du comportement des industriels, des médias, des commerçants, des politiques, des publicitaires, de trop d'artistes ainsi que des sacro saints consommateurs qui sont la clé de voûte de notre système et dont nous faisons tous partie, ne m'amènent pas à penser que nous éviterons davantage de catastrophes que celles que nous vivons déjà.Nous disposons de 5 fois plus de réserves d'énergie fossile que ce qu'il faudrait que l'on utilise pour arrêter d'accroître la destruction de la vie sur terre.Nos codes de lois permettent le massacre. Monsanto gagne ses procès. Les juges ne font qu'appliquer les lois. Dans notre pays, faire des TIG est une condamnation.Les bons citoyens ont, eux, le droit de travailler pour leur intérêt personnel.Notre système scolaire est basé sur ce principe, les faibles serviront les forts qui dirigeront ou bien ils augmenteront, par leur travail, le capital de ceux dont le désir est de générer du profit. “Profit” , la valeur morale de l’acte est dans le sens même du mot !Je ne crois pas que le changement rapide, nécessaire, aura lieu.Et tant mieux si je me trompe.Je pense que le changement sera lent et qu'il faudra beaucoup d'autres victimes avant que d'autres représentations du bonheur, de la richesse et d'une vie agréable rendent les représentations actuelles absurdes.Combien de temps a-t-il fallu pour que les concepts de l'esclavage ou de la colonisation semblent délirants à suffisamment d'entre nous, pour que des lois viennent un petit peu contrarier l'aptitude incroyable à la domination et à la prédation de l'humain "développé" ? Combien faudra-t-il de temps pour que ceux de faire reproduire des animaux en masse pour les élever en batterie en les vouant à une vie de souffrance, d'uriner et de déféquer dans de l'eau potable, de chauffer des terrasses ou que sais-je encore, subissent le même sort ?La seule chose qu'il me semble que je puisse faire et que je fais, est d'expérimenter et de proposer un autre modèle, un autre exemple. Puis de parler de la joie, de la force et du sentiment de libération que cela m'apporte.Je vis dans une grande ville, avec mon fils de 10 ans, dans un appartement de 40 m2 avec un petit jardin, le tout aménagé comme une micro maison. Je n'ai plus de voiture, nous utilisons vélo et transport en commun. Je me suis débarrassée peu à peu de beaucoup de mes appareils électriques : télévision, congélateur, bouilloire, cafetière, mixeur, batteur, imprimante. A chaque fois c'est une libération, une satisfaction et une joie. Nous avons fabriqué un four solaire et c'est vraiment une joie de faire cuire un plat avec une énergie offerte par la nature et dont nous ne privons personne pour autant. Nous avons également une marmite norvégienne intégrée dans notre coin cuisine.Je n'achète presque plus rien d'emballé. Nous avons amorcé cette révolution personnelle, il y a presque deux ans déjà car tout nous y menait peu à peu.A chaque fois qu'un besoin apparaît, dentifrice, vinaigre, moulin à légume, c'est un challenge délicieux de trouver une alternative à notre mode de consommation ancien en fabriquant où en chinant.C'est un cheminement stimulant qui nous amène à rencontrer d'autres personnes dans des ateliers, des rassemblements, des fêtes. Des personnes qui vont dans la même direction que nous, en suivant aussi d'autres chemins.Nous partageons nos trouvailles et nos bonheurs de retrouver certains gestes qui pour nous sont nouveaux. Le lait d'avoine est fait au mortier, le jus de pois chiches émulsionné ou monté en neige au fouet.Et nous ne culpabilisons pas pour ce que nous n'avons pas les moyens de faire autrement : - Nous sommes locataires, notre appartement est équipé d'une chaudière à gaz. Nous nous chauffons modérément et nous nous couvrons, mais nous nous chauffons au gaz.- Nous faisons pipi dans un petit pot adéquate que nous évacuons avec précaution dans le lavabo, un peu d'eau ( 200 ml environ) suffit à rincer le pot qui, évacué dans le même lavabo, suffit à rincer ce dernier et à purger son siphon. Pour le reste, nous utilisons notre WC. - Pour la toilette nécessaire ensuite, nous utilisons des microfibres, couper en 4, que nous rinçons immédiatement après, si nécessaire. Le tout est stocké après séchage dans un seau avec couvercle contenant un peu de bicarbonate de soude, puis lavé en machine, deux fois par mois, à 30 °. Pour deux, 20 microfibres 30 X 30, démultipliées à 80 de 15 X 15, nous suffisent. Nous avons chacun les nôtres, quotidiennement, et celle pour le pipi, sert plusieurs fois. Cela fait un an maintenant, que nous avons mis cela en place. Les microfibres sont encore comme neuves et nous sommes en pleine santé .Tout cela est sans culpabilité, car à ce stade de notre cheminement, nous n'avons pas trouvé de meilleure solution.Nous parlons de tout cela, à ceux que l'on sent prêt à l'entendre et qui, curieux, veulent en savoir plus et mettent certaines idées en pratique.ça fait déjà beaucoup de texte, alors je n'en dirais pas davantage pour le moment ! :)

Sparkling Charlie

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